Panorama de la filière porcs bio

Les chiffres clés de la filière porcine bio en France

  • Cheptel national fin 2023
    • Nombre de truies bio : 16 852. En baisse de 12% par rapport à 2023. 1,9 % du cheptel de truies en France est en bio
    • Nombre de porcs bio : 219 673, soit 1% du cheptel de porc français
  • Nombre d’élevages
    • 664 élevages avec truies, dont 170 spécialisés représentant 63% du cheptel de truies
    • 965 élevages avec porcs (naisseur-engraisseur / engraisseur), dont 156 spécialisés
  • Répartition territoriale
    • 70 % du cheptel de truies reproductrices bio dans le Grand Ouest de la France (Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Bretagne)
  • Abattages
    • 209 000 porcs abattus en 2023, soit une baisse de 24% des abattages par rapport à 2022
    • 0,95% des porcs abattus en France sont bio
  • Marché
    • Baisse des ventes de 23%, dont -33% en grande distribution (débouché principal)
    • Marché revenu au niveau de 2017/2018

Le cheptel reproducteur

Le cheptel de truies bio en chuté en 2023, dans le contexte de la crise de la consommation. Comme le montre le graphique, le cheptel reproducteur est revenu au niveau de 2019.

Le nombre d’ateliers type filière longue (40 à 60 truies) et le nombre d’ateliers de taille importante (+ 100 truies) ont respectivement diminué de 20% chacun.

Source des données : Agence Bio

Le principal bassin de production de porc bio se situe dans le Grand-Ouest (Pays-de-la-Loire ; Bretagne . ex Poitou Charente / Limousin), qui concentre 70 % du cheptel de truies. (voir cartes ci-dessous).

  • Répartition du cheptel de truies par région :

  • Répartition du cheptel de truies par département :

L’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes concentrent le plus grand nombre d’ateliers naissage. Pour Occitanie et AURA cela s’explique par l’importance des petits élevages indépendants.

Répartition des élevages avec truies reproductrices en France en 2023

 

Les ateliers d’engraissement

Le graphique ci-dessous présente l’évolution du nombre de porcs charcutiers et d’ateliers d’engraissement bio en France. 2023 marque un net recul : -23% de porcs charcutiers bio.

Source des données : Agence Bio

Néanmoins la tendance n’est pas uniforme selon la taille des élevages. Le nombre d’élevages produisant de 50 à 100 porcs par an est en augmentation. A l’inverse les élevages spécialisés pour la filière longue sont en repli : le nombre d’ateliers produisant plus de 500 têtes / an a baissé de 20%.

Typologie des élevages

Les abattages

La crise de la consommation a entraîné une baisse drastique des abattages de porcs bio en 2023. Cette diminution s’est poursuivie en 2024, puisqu’il faut plusieurs mois pour que les quotas et arrêts planifiés produisent leurs pleines conséquences.

On observe néanmoins une hausse des abattages dans les abattoirs de taille modeste (vente directe) reflétant entre autre des évolutions dans les stratégies des élevages initialement en filière longue (réorientation vers les circuits courts, souvent avec une réduction de cheptel).

Source des données : Interbev / Inaporc NB : à partir de 2011, la vente directe a été intégrée dans le graphique ci-dessus.

Plusieurs phénomènes sont à l’œuvre :

  • des arrêts :
    • arrêt de l’activité agricole : difficultés économiques, départs à la retraite anticipés
    • arrêt de l’atelier porc bio uniquement mais maintien des terres en bio
    • arrêt de l’activité porc bio mais pas de l’atelier porc
  • mise en place de quotas par les groupement de producteurs, afin de rééquilibrer offre et demande

Les anticipations d’arrêts planifiés (départs à la retraite) auraient permis une baisse de 10 à 15 % des volumes de porc. Les quotas pour diminuer la production, une baise de 20 à 25 %.

On estime à 40% la perte de potentiel de production : de 5 300 porcs/semaine à 3 200 porcs/semaine courant 2024. Les filières organisées représentent 91,5% de la production.

Les principaux metteurs en marché

Les filières organisées écoulent la majorité des volumes, mais concernent à peine la moitié des élevages recensés.

Les principales filières sont : Bio Direct; Unebio, Cavac-Porc Bio Atlantique, Cooperl, Le Gouessant, Bretagne Viande Bio, SCA Pré Vert, Cirhyo.

Au regard de la crise, certaines coopératives mixtes réorientent les éleveurs vers d’autres marchés (Label Rouge, sur paille) tandis que d’autres ont décidé de fermer leur filières bio (Agrial).

Les circuits de distribution – le marché

D’après Interbev, en 2023 : « Les ventes en GMS ont diminué de 33%, les magasins spécialisés ont enregistré une baisse de 17%, et les boucheries ont vu leurs volumes chuter de 30%. En revanche, la vente directe a augmenté de 7%, et les volumes en restauration hors domicile (RHD) ont légèrement progressé de 1% ».

La grande distribution représente un peu moins de 50% des débouchés de la filière porc bio (contre 54% en 2019). La part de marché des produits de charcuterie (majorité des ventes) a été divisée par 2 en 5 ans : de 1,7% à 0,9%.

Source : Interbev

 

Les ventes par circuits de distribution (en tonnes équivalent carcasse) en 2022

Et en Europe ?

D’après la publication « L’agriculture biologique dans le monde » publié par l’Agence Bio, la France et le Danemark sont les principaux pays éleveurs de porcins bio en Europe. L’Allemagne est en troisième position L’Union européenne comptait plus de 1,5 million de porcins certifiés bio en 2022, soit 1,2 % seulement de son cheptel.