Découvrez les pratiques et techniques par filière
Avec plus de 25% des surfaces nationales arboricoles conduites en bio, la filière des fruits biologiques est une des plus dynamiques en termes de conversion en France. Selon l’Agence Bio, en 2019, on comptait près de 11 715 exploitations arboricoles et 51 668 hectares notifiés en bio. Le développement de la filière est très soutenu : depuis 2014, les surfaces arboricoles conduites en bio ont progressé de 80%.
Actuellement, 38% des surfaces de fruits bio sont situés en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, les régions Auvergne-Rhône-Alpes et PACA comptant également d’importantes surfaces (respectivement 16 et 15%). Il existe une grande diversité de fruits conduits en bio : des fruits à pépins, aux fruits à noyaux mais aussi les fruits à coques ou les fruits rouges.
En 2019, avec 5 523 ha, la pomme de table est la première production fruitière certifiée bio, suivie par les noix (5 328 ha), les châtaignes (4 654 ha) et les olives (4 321 ha). En 2015, ces quatre productions étaient déjà les plus importantes, mais dans un ordre différent (olives, châtaignes, noix, pommes de table). Ces productions présentent également les surfaces en conversion les plus importantes. Pour les surfaces en conversion, les pommes à cidres et à jus représentent elles aussi des surfaces conséquentes. Retrouvez le tableau national du nombre d’exploitations et des surfaces en bio par fruit ici. Tous les chiffres par régions sur le site de l’Agence Bio
En 2018, le verger biologique européen s’étend sur plus d’un million d’hectares, principalement répartis sur le pourtour méditerranéen. En effet, les oliveraies représentent plus de la moitié de ces surfaces arboricoles biologiques en Europe, suivies par les fruits à coque et les agrumes.
L’Espagne et l’Italie regroupent la majorité des surfaces de vergers bio en Europe (respectivement 38 % et 35 %). La France occupe quant à elle la 5e place avec une production fruitière centrée sur les fruits tempérés.
NB: Ces chiffres excluent la production de fraises et de raisins.
Pour plus de détails, les chiffres 2019 de l’Agence Bio sur la bio dans l’Union Européenne.
Les défis de la filière
« Pour la pomme, il me semble que l’enjeu est de se préparer à l’arrivée des conversions. Beaucoup de producteurs conventionnels sont au bout de leur système et nous avons vraiment besoin d’anticiper, d’organiser notre marché, de connaître les stocks en début de campagne et la progression du déstockage en cours de saison. Notre filière doit être capable de répondre à la hausse de la consommation, sans déstabiliser le marché par une pénurie ou un excès de produits. Un vrai défi de l’ensemble des acteurs de notre filière : producteurs, metteurs en marché et distributeurs ! »
Philippe Sfiligoi, secrétaire national arboriculture bio
La production de fruits en bio demande une grande technicité. Les enjeux diffèrent s’il s’agit de convertir un verger déjà en place ou d’implanter un nouveau verger dont la conception peut être revue pour être mieux adaptée à la production biologique. De nombreuses espèces peuvent être conduites en bio mais il est nécessaire de remplacer le réflexe « un problème = une solution » par le raisonnement un « problème = des causes à identifier et à réduire » (Gilles Libourel, in Produire des Fruits biologiques, ITAB 2005).
Les enjeux techniques en arboriculture biologique :
En savoir plus :
Le marché alimentaire bio a connu une expansion importante et continue ces cinq dernières années : depuis 2015, le chiffre d’affaires bio augmente de plus d’un milliard d’euros par an, pour s’établir en 2019 à 11,9 milliards d’euros. Après l’épicerie, les fruits et légumes sont les deuxièmes produits biologiques en termes de chiffres d’affaire (17%). Les fruits et légumes sont les produits bio les plus consommés, 56 % des Français en consommant régulièrement (Source : Agence Bio / Spirit Insight).
Les arboriculteurs bios vendent leurs fruits par de nombreux débouchés : vente à la ferme, sur les marchés, en circuits longs. Afin de réguler au mieux la commercialisation des fruits de conservation comme les pommes et les poires, les professionnels de la filière ont mis en place des outils de concertation.
D’après une étude de l’Agence Bio et AND-International, le marché des fruits et légumes atteint la valeur de 1,9 milliards d’euros, pour un volume de l’ordre de 700 000 tonnes. En 2019, les ventes ont progressé de 10% en valeur et de 9,3% en volume. Le prix moyen pondéré se stabilise (-0,3%).
L’année 2020 a été une année particulière pour le marché des fruits et légumes bio. En raison du confinement du printemps, les achats de fruits et légumes se sont beaucoup développées au deuxième trimestre (+9,4% en volume, +17,8% en valeur, par rapport à 2019), avant de revenir au niveau de 2019 (voire légèrement en dessous) au troisième trimestre (Source : InterfelKantar WorldPanel). Le confinement a également eu un impact sur les circuits de distribution : les achats ont particulièrement progressé dans les enseignes de proximité et en vente directe à la ferme, ainsi que sur Internet. A l’inverse, la vente en marché, primeurs et supermarchés régresse.
A retenir
En 2019 : +9% en volume, +10% en valeur pour le marché des fruits et légumes bio
Des vergers dédiés à la filière de la transformation se développent, notamment en pomme pour les jus, le cidre ou les compotes. Les oliveraies et les châtaigneraies rentrent dans ce cadre.
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