La filière arboricole biologique

Une dynamique de conversion…qui se poursuit !

Avec 37% des surfaces nationales arboricoles conduites en bio, la filière des fruits biologiques est une des plus dynamiques en termes de conversion en France malgrès un léger recul en 2023. Selon l’Agence Bio, en 2023, on comptait près de 15 905 exploitations arboricoles et 66 280 hectares notifiés en bio.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une grande diversité de fruits et de bassins de production

Actuellement, 42% des surfaces de fruits bio sont situés en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, les régions PACA et Auvergne-Rhône-Alpes comptant également d’importantes surfaces (respectivement 16 et 15%). Il existe une grande diversité de fruits conduits en bio : des fruits à pépins, aux fruits à noyaux mais aussi les fruits à coques ou les fruits rouges.

En 2023, avec 10 654 ha, la noix est la première production fruitière certifiée bio, suivie par la pomme de table (8 056 ha), les olives (7 344 ha) et les châtaignes (6 764 ha). En 2019, ces quatre productions étaient déjà les plus importantes, mais dans un ordre différent (pommes de table, olives, châtaignes, noix,). Ces productions présentent également les surfaces en conversion les plus importantes. Pour les surfaces en conversion, les pommes à cidres et à jus représentent elles aussi des surfaces conséquentes. Retrouvez le tableau national du nombre d’exploitations et des surfaces en bio par fruit ici. Tous les chiffres par régions sur le site de l’Agence Bio

Et en Europe ?

En 2019, les surfaces dédiées aux fruits représentaient 7,3 % des surfaces cultivées en bio dans l’Union européenne soit plus d’un million d’hectares conduits en bio.

L’Espagne et l’Italie regroupent la majorité des surfaces de vergers bio en Europe (respectivement 38 % et 34 %). La France occupe quant à elle la 5e place avec une production fruitière centrée sur les fruits tempérés.

Pour plus de détails, les chiffres 2019 de l’Agence Bio sur la bio dans l’Union Européenne.

Les défis de la filière

Philippe Sfiligoi

« Pour la pomme, il me semble que l’enjeu est de se préparer à l’arrivée des conversions. Beaucoup de producteurs conventionnels sont au bout de leur système et nous avons vraiment besoin d’anticiper, d’organiser notre marché, de connaître les stocks en début de campagne et la progression du déstockage en cours de saison. Notre filière doit être capable de répondre à la hausse de la consommation, sans déstabiliser le marché par une pénurie ou un excès de produits.  Un vrai défi de l’ensemble des acteurs de notre filière : producteurs, metteurs en marché et distributeurs ! »

Philippe Sfiligoi

Les enjeux techniques

La production de fruits en bio demande une grande technicité. Les enjeux diffèrent s’il s’agit de convertir un verger déjà en place ou d’implanter un nouveau verger dont la conception peut être revue pour être mieux adaptée à la production biologique. De nombreuses espèces peuvent être conduites en bio mais il est nécessaire de remplacer le réflexe « un problème = une solution » par le raisonnement un « problème = des causes à identifier et à réduire » (Gilles Libourel, in Produire des Fruits biologiques, ITAB 2005).

Les enjeux techniques en arboriculture biologique :

  • La recherche d’équilibres biologiques pour favoriser la biodiversité et minimiser la lutte directe (aménagement des parcelles, haies, etc.)
  • La recherche d’un équilibre de l’arbre : entre rendement et faible pression de maladies
  • La recherche de variétés plus adaptées à la production biologique qui conviennent à la fois aux besoins des producteurs (résistance maladies, moniliose, tavelure, gestion de l’alternance…) et aux besoins du consommateurs (qualités gustatives, nutritionnelles)
  • La recherche d’alternatives, principalement au cuivre (huiles essentielles, …)
  • La gestion du sol et la fertilisation pour favoriser une activité biologique qui mettra à disposition les éléments nutritifs

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Une diversité de débouchés et un marché en forte croissance

Le marché alimentaire bio a connu une forte expansion importante jusqu’en 2020 et il se stabilise ces dernières années. Le marché alimentaire biologique s’élève à 12 milliards d’euros en 2023, il n’a pas évolué par rapport à 2022.

Après une année 2022 marquée par l’inflation et la diminution des ventes de produits alimentaires bio, certaines filières retrouvent une croissance des ventes (légumes frais, crémerie, boissons alcoolisées).

Cette reprise est principalement due à la vente directe qui reste très dynamique pour les produits bio. Pour les fruits les ventes diminuent de 2% au global mais restent stables en magasins spécialisé bio (+0,2%) et en vente directe (+0,1%).

Les arboriculteurs bios vendent leurs fruits par de nombreux débouchés : vente à la ferme, sur les marchés, en circuits longs. Afin de réguler au mieux la commercialisation des fruits de conservation comme les pommes et les poires, les professionnels de la filière ont mis en place des outils de concertation.

Le marché de la transformation

Des vergers dédiés à la filière de la transformation se développent, notamment en pomme pour les jus, le cidre ou les compotes. Les oliveraies et les châtaigneraies rentrent dans ce cadre.

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