Les Brebis Allais

Présentation de la ferme
Julie MERCIER & Stéphane ALLAIS
- Saint Aubin du Locquenay, 72130
- Ovin lait transfo à la ferme
- SAU : 38,87ha
- 2 UTH (Associées)
- Vente directe à la ferme, en ligne et circuit long (professionnels, export)
- En bio depuis 2013
- Au sein des Alpes Mancelles, à la frontière des pays de la Loire et de la Normandie, territoire aux paysages variés, entre vallée de la Sarthe et petites montagnes au versants abrupts et plateaux arborés. La ferme de trouve plutôt en bord de Sarthe (Zone Natura 2000)
Les bonnes pratiques mises en place
Les infrastructures agroécologiques présentes sur la ferme
Les IAE ligneuses
- 1500m de haie arbustive, 2700m de haie arborée et 16 arbres isolés
- Le maillage bocager influe positivement sur les auxiliaires et régule climatiquement la zone en ayant des effets agronomiques positifs.
Les IAE herbagères
- 15,67 ha prairie naturelle
Les pratiques agronomiques favorables à la biodiversité
Limitation du travail du sol
- La partie de la ferme où le sol est travaillé a comme tête d’assolement des prairies temporaires multi-espèces et luzerne. Le méteil est lui implanté en association avec des prairies. Le travail du sol est inférieur à 20cm.
- La rotation longue avec les prairies et le travail superficiel une seule fois tous les 5 ans maintiennent la matière organique dans les sols pour une meilleure fertilisation et une meilleure rétention en eau.
Taille des parcelles réduites
- La plus grande parcelle est d’environ 4ha (méteil)
- Toutes les autres parcelles sont en pâturage tournant avec une couverture de sol permanente.
Diversité des espèces prairiales
- La diversité des espèces prairiales est la base de la réflexion des producteurs pour atténuer le dérèglement climatique
Sensibilisation & accompagnement
- Ferme engagée dans le Label FNAB depuis juin 2023
- Le conservatoire des espaces naturels est propriétaire d’un site remarquable de 2ha dit « la colline du rocher », entretenu notamment grâce au pâturage des brebis de Julie. Il s’agit d’une butte de marnes calcaires, qui accueille des espèces végétales rares, avec un très beau cortège d’orchidées dont la plus importante station d’Ophrys litigieux en Sarthe, ainsi qu’un papillon protégé, l’Azuré du serpolet. Un bail environnemental de 9 ans renouvelable est en place. Des inventaires faune et flore et suivi biodiversité sont faits sur ce site. Le projet avec le CEN est d’étendre les inventaires sur le site de la ferme.
- La ferme fait partie d’un GIEE sur la qualité du lait par rapport à la qualité et diversité des fourrages
FOCUS
Effets du pâturage sur la biodiversité
Le système de Julie est autonome, avec environ 90% de surface en herbe. Ce système basé sur le pâturage a plusieurs bénéfices sur la biodiversité :
- Création et maintien d’habitats : dans certaines régions, le pâturage peut aider à maintenir des habitats ouverts, comme les prairies et les pelouses, qui abritent une diversité d’espèces végétales et animales.
- Contrôle des espèces envahissantes : le pâturage peut limiter la prolifération des espèces végétales envahissantes, permettant ainsi aux espèces indigènes de prospérer.
- Nutriments et cycles de nutriments : les animaux de pâturage contribuent à la fertilisation des sols par leurs excréments, ce qui peut favoriser la croissance de certaines plantes et, par conséquent, soutenir des communautés végétales diversifiées.
- Diversité des habitats : le pâturage peut créer une mosaïque d’habitats en raison des variations dans les niveaux de pâturage, ce qui peut bénéficier à différentes espèces.
Pour que la conduite du pâturage ait des effets positifs sur la biodiversité, une gestion durable et éclairée du pâturage est essentielle pour maximiser ses bénéfices tout en minimisant ses impacts négatifs. Des pratiques telles que le pâturage tournant, la limitation de la pression de pâturage, et la prise en compte des besoins des espèces locales peuvent aider à promouvoir la biodiversité dans les systèmes de pâturage.
Julie pratique le pâturage tournant dans un but d’autonomie et de résilience économique, le critère de biodiversité est transversal à ses objectifs. La technique du pâturage qu’utilise Julie permet d’optimiser et d’allonger sa période de production d’herbe estivale, et plus les brebis pâturent et moins elle a besoin de faire du foin (diminution du coût de mécanisation).
Pour allonger cette période, la technique est de faire 3 passages : un en hiver, un autre en mai, et de laisser ensuite l’herbe vieillir pour la pâturer en début d’été, avec un chargement supérieur sur des petites parcelles. Laisser la prairie faire son cycle végétatif jusqu’à épiaison favorise fortement la biodiversité.