Domaine de l’Enregado

Domaine de l'Enregado Ferme ambassadrice biodiversité FNAB

Présentation de la ferme

Cartographie aérienne Domaine de l'Enregado Ferme ambassadrice biodiversité FNAB

  • Isabelle PERTOIS
  • 83190, Ollioules
  • Maraîchage & arboriculture
  • SAU : 0,44ha
  • 1 UTH
  • Vente en direct à la ferme (fruits et légumes produits sur place ; achat-revente de produits bio du Var et des Bouches-du-Rhône)
  • En bio depuis 2019
  • Contexte urbain

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Les bonnes pratiques mises en place

Les infrastructures agroécologiques présentes sur la ferme

Les IAE ligneuses

  • Les haies présentes sur la ferme sont notamment composées d’essences arborescentes, dont le Micocoulier de Provence (Celtis australis), l’Ailante glanduleux (Ailanthus altissima) et le Laurier-sauce (Laurus nobilis).
  • Quatre arbres isolés sont également présents à proximité des parcelles : deux Oliviers (Olea europaea), un Amandier (Prunus dulcis) et un Arbre de Judée (Cercis siliquastrum).

  Les IAE herbagères

  • Des bandes enherbées sont présentes autour des parcelles de la ferme, elles sont composées de végétation spontanée, avec comme espèces principales de la Moutarde blanche (Sinapis alba) et de la Chicorée (Cichorium sp.).

Eléments notables sur leur composition, leur gestion

  • Les haies de la ferme ne sont quasiment jamais taillées, sauf si une branche vient à gêner le passage. La faune qui s’abrite ou se nourrit dans les haies n’est donc jamais dérangée, et de nombreux oiseaux, des hérissons et des couleuvres y sont d’ailleurs fréquemment observés.

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Les pratiques agronomiques favorables à la biodiversité

 Limitation du travail du sol

  • Isabelle travaille son sol de façon superficielle uniquement (< à 20 cm), sauf lors de rares exceptions, dans le cadre d’expérimentations (essai localisé de décompactage sur une partie d’une parcelle de maraîchage par exemple).

 Taille des parcelles réduites

  • La ferme d’Isabelle est composée d’une juxtaposition de petites parcelles, constituant ainsi une mosaïque de cultures et donc d’habitats pour la biodiversité (la plus grande des parcelles a une superficie de 1100 m²).

Forte couverture du sol

  • Le sol des parcelles d’arboriculture est couvert d’une végétation spontanée, à l’exception du pied des jeunes arbres qui est désherbé pour favoriser leur croissance en limitant la concurrence hydrique.

Diversité des cultures

  • Forte diversification des cultures en cours (cf. focus ci-dessous pour plus de précisions)

Contrôle des ravageurs / maladies

  • Les nouvelles cultures tropicales en cours d’implantation sur la ferme ne sont pas attractives pour les espèces locales de ravageurs

Gestion de la fertilité des sols

  • Les chevaux présents sur la ferme se nourrissent dans les inter-rangs de la parcelle d’agrumes, et fertilisent le sol avec leurs déjections.

Races /variétés locales

  • Des semences paysannes et parfois des variétés anciennes sont utilisées pour les cultures maraîchères.
  • Isabelle produit également elle-même certains de ses plants d’année en année, car les graines achetées sont reproductibles.

 Adaptation au changement climatique

  • Implantation de cultures tropicales pour faire face aux changements climatiques (cf. focus ci-dessous)

Sensibilisation / Accompagnement

FOCUS

 « Tropicalisation en résilience climatique »

Depuis 2022, Isabelle travaille à la résilience climatique de sa ferme pour faire face à une période estivale qui devient de plus en plus chaude et sèche au fil des années. Afin de pouvoir continuer à produire et dans un objectif d’adaptation climatique, Isabelle a diversifié ses cultures avec des espèces adaptées à l’aridité du climat méditerranéen, telles que la grenade et le figuier de Barbarie. Depuis l’été 2024, cette démarche s’est renforcée avec l’implantation et l’expérimentation de cultures tropicales, telles que la banane, la papaye, la goyave, le feijoa, le bissap ou encore le fruit de la passion (voir la cartographie de la ferme). Ces nouvelles cultures sont associées au maraîchage diversifié déjà présent sur la ferme, notamment dans le cadre de la mise en place d’un système oasien (système agroforestier présent au Maghreb). Ce système, réinterprété par Isabelle pour être applicable à ses cultures, associe ici des rangs de bananiers avec des planches de maraîchage (tomate, courgette, fève, salade, oignon …).

En résumé, les objectifs visés par Isabelle sont les suivants :

  • Sécurisation du revenu agricole avec la diversification des productions
  • Adaptation au changement climatique
  • Décarbonation de la production de fruits tropicaux
  • Régulation des flux d’eau et mise en place d’un micro-climat à l’échelle de la parcelle
  • Maintien et accueil de la biodiversité via l’implantation de la state arborée (gîte et couvert pour de nouvelles espèces !)

Les bénéfices de la mise en place de cette diversification seront appréciables à moyen-long terme, une fois que les différentes cultures seront en âge de production. Il s’agira alors d’analyser comment la biodiversité locale s’est adaptée à des espèces exotiques et quels sont les impacts agronomiques.

La principale contrainte rencontrée par Isabelle est celle du manque de retours d’expériences sur la démarche de « tropicalisation » de l’agriculture en région méditerranéenne. Des ressources sont néanmoins disponibles auprès de la Fondation pour l’Agriculture et la Ruralité dans le Monde (FARM).

La mise en place de nouvelles cultures s’est avérée très peu couteuse et assez simple, notamment parce que les espèces choisies sont très faciles à dupliquer (les graines d’un fruit de la passion produisent des centaines de pousses sous serre, idem pour la papaye). Pour les plants de banane, Isabelle s’est fournie auprès d’une pépinière locale, à raison de 7€ environ par plant. L’irrigation au goutte à goutte était déjà en place sur la ferme et est donc utilisée pour la croissance des jeunes cultures.

Avec ces nouvelles cultures, Isabelle souhaite pratiquer une agriculture avant-gardiste et travailler dans le sens de la résilience climatique et de la décarbonation (produits tropicaux produits localement). La nouveauté de ces cultures et le manque actuel de retours d’expérience nécessite également de travailler de façon instinctive, en faisant appel au bon sens plutôt qu’à des pratiques préconçues (et parfois répétitives dans le cas du maraîchage), ce qui est une source de motivation importante pour Isabelle.

Pistes d’amélioration à travailler sur la ferme

  • Isabelle souhaiterait renforcer ses connaissances sur la biodiversité agricole via des formations et réaliser un inventaire naturaliste sur sa ferme.