Utiliser l’énergie solaire pour sécher ses plantes

Publié le : 15 décembre 2016

Dans le Puy-de-Dôme, le GAEC la Belle Plante s’est doté d’un séchoir sous forme de serre sur le toit de leur bâtiment de stockage. L’utilisation de l’énergie solaire pour le séchage permet une nette économie sur la facture d’électricité.

Le GAEC la Belle Plante a démarré son activité de PPAM et maraîchage en 2013 à Blotl’Eglise dans le Puy-de-Dôme. Les 3 associés, William, Alexandre et Céline, commercialisent la majorité de leurs plantes via la SICARAPPAM, coopérative basée dans le Puy-de-Dôme, et ont développé une gamme d’infusettes en vente directe. Si la cueillette constitue leur principale activité, ils cultivent également une dizaine de plantes et des légumes.

Avant la constitution du GAEC, Alexandre et William ont exercé leur activité de cueilleurs au sein de leurs microentreprises pendant une dizaine d’années. Ils séchaient leurs plantes dans un hangar métallique étroit où le stockage et la circulation devenaient difficiles. Lors de la création du GAEC et dans le cadre de leur DJA, ils ont opté pour la construction d’un bâtiment bois offrant suffisamment d’espace pour le stockage des plantes et du matériel, pour le séchage et pour un bureau.

« Nous nous sommes inspirés des séchoirs à foin à lame d’air suisses et franc comtois pour sécher nos plantes. Nous avons alors eu l’idée de construire une serre sur le toit du bâtiment pour des raisons de gain de place. Il s’agit d’une serre classique, avec 4 tirefonds insérés tous les mètres dans le bâtiment pour assurer la résistance au vent. Une fois le bâtiment construit, le montage de la serre nous a pris une semaine à deux. »

Les 288 m2 de serre permettent de chauffer l’air qui est directement récupéré dans les 4 séchoirs grâce aux ventilateurs, ce qui permet une économie d’énergie non négligeable. La température oscille entre 10 et 20°c au-dessus des températures extérieures. La serre n’est pas totalement hermétique et possède une ouverture de chaque côté pour réguler la température en été. Un système de trappe dans le toit du bâtiment permet d’éviter de devoir monter régulièrement sur le toit.

« La serre ne nécessite pas d’entretien particulier. Il faudra prévoir de changer la bâche d’ici 8 ou 10 ans. Le principal risque, c’est la grêle, qui n’est pas couvert par les assurances. Nous avons eu plusieurs averses de grêle depuis son installation mais pas de dégâts constatés. La serre est en fonctionnement depuis un an et nous estimons l’économie financière à environ 5000€ sur la facture d’électricité. La seule difficulté constatée, c’est l’infiltration d’eau par les pignons. Pour l’instant, nous solutionnons cela avec du scotch pare-vapeur mais il faudra prévoir à moyen terme une étanchéité du toit du bâtiment. Nous sommes très satisfaits du résultat obtenu. Nous réfléchissons désormais à installer une éolienne pour l’alimentation électrique du bâtiment. »

Coût du projet

• Bâtiment : 190 000€
• Serre : 10 000€
• Aide diversification 60 000€

Caractéristiques techniques :

• Dimensions serre : 30mx9,60m (hauteur max 4m)
• 3 séchoirs de 2m3, chacun pourvu de 3 résistances de 3kW
• 1 grand séchoir de 9m3 pour les gros volumes (5 plantes)

Propos recueillis par Marie Felzines, GRAB Auvergne