La structuration des filières apiculture bio par Biocoop

Publié le : 15 novembre 2016

Quels sont les défis à relever pour structure une filière apiculture bio française ?

Interview de Franck BARDET, responsable filière au sein du réseau Biocoop, en charge de la structuration de la filière apiculture biologique.

Quel est votre regard sur la filière apiculture biologique ?

Par rapport à d’autres filières, il y a toute à faire au sein de cette filière. C’est lié à la nature de la production et aux producteurs eux-mêmes : une atomisation de la production, chacun travaille dans son coin, l’idée de structuration n’effleure pas la plupart des acteurs. Il y a un déficit très important de l’offre sur le marché, avec près de 60% d’importation. Il y a de la place pour du miel biologique français. La plupart des magasins, en fonction de la volonté des responsables de magasins, ont de l’approvisionnement local et travaillent en direct avec des apiculteurs. Mais la gestion de l’approvisionnement à cette échelle n’est pas évidente.

Où en est le projet de structuration du réseau BIOCOOP de la filière apicole bio ?

Aujourd’hui, la page est plus que blanche. Ce n’est que le début : avant toute chose, il s’agit de trouver les bons interlocuteurs et identifier des gens légitimes. L’enjeu étant d’obtenir une certaine homogénéité entre les opérateurs concernés pour assurer la durabilité des liens. Des groupes sont identifiés et il faut que les initiatives émergent du terrain. Je sens que ça frétille à droite à gauche. Cette démarche concerne, outre le miel, tous les autres produits de la ruche : gelée royale, propolis, etc. Il y a de la demande pour l’élaboration de produits transformés à base de produits de la ruche. Au niveau de la gelée royale, la différence de prix entre les produits d’importation et la production française rend ce dernier produit peu abordable.

Quelles sont les prochaines étapes prévues ?

Il s’agira de réaliser des rencontres sur le terrain, de discuter avec les groupes et de définir un modèle de production préférentiel. Des rencontres sont prévues à l’automne 2016. Il découlera de ce travail une clarification des critères et l’élaboration de repères pour se mettre dans une configuration de production et qu’un groupe de producteurs peut partager. On ne se met pas à la place des spécialistes mais on travaille avec des partenaires de la production pour définir un cadre commun. Il sera ainsi plus aisé de discuter des notions de rentabilité autour de spécifications communes. Au vu du contexte, nous nous donnons 2 à 3 ans pour arriver à structurer une filière. Pour la récolte 2017, nous avons déjà une gamme de produits qui est prévue. Au niveau de la communication, et même si beaucoup d’amateurs et de professionnels développent un message négatif sur l’apiculture biologique, elle a un rôle important à jouer dans l’amélioration de l’environnement.

Propos recueillis par Christophe Ringeisen, OPABA