Les organisations de producteurs (OP) de lait bio

Publié le : 15 décembre 2014

 

Organisation de producteurs : de quoi parle-t-on ?

Pour rééquilibrer les relations commerciales entre producteurs et laiteries, la loi permet, depuis mars 2012, aux éleveurs laitiers de se rassembler pour mutualiser leurs moyens. Le groupe d’éleveurs doit respecter certaines conditions, détaillées sur le site du ministère de l’Agriculture, et atteindre une taille minimale. Il peut alors être reconnu organisation de producteurs (OP) par le ministère.

Il existe deux types d’OP : l’OP de mandat et l’OP commerciale. Dans le cadre de l’OP de mandat, chaque producteur adhérent reste propriétaire de son lait mais signe un mandat au profit de l’OP pour lui permettre de négocier avec les laiteries. Le contrat reste ainsi individuel entre le producteur et la laiterie qu’il livre mais les conditions sont négociées collectivement par l’OP. Dans l’OP commerciale, la propriété du lait est transférée par le producteur à l’organisation. Depuis 2013, quatre OP bio et une association non reconnue OP se sont regroupées au sein de Lait Bio de France.

 

OP de mandat bio : qui sont-elles ?

OP de mandat bio : quel est leur rôle ?

Elles ont pour rôle de :
• Analyser collectivement la production et les marchés
• Négocier les clauses des contrats bio (notamment les prix) et assurer leur suivi
• Définir collectivement les règles de gestion d’évolution des volumes contractuels
• Favoriser la solidarité et les complémentarités entre producteurs
• Représenter leurs adhérents et régler les litiges éventuels avec les laiteries
• Animer et suivre les partenariats avec les laiteries

 

Vue d’ensemble de l’organisation des éleveurs laitiers bio


Ces organisations bio représentent 50 % des volumes collectés en 2013.

 

OP commerciales de lait bio : qui sont-elles ?

OP commerciales : que font-elles ? à quoi servent-elles ?

Le transfert de propriété du lait des adhérents à la structure, qui constitue la spécificité des OP commerciales, permet, si les adhérents le souhaitent, une décision collective des règles d’évolution de la production et une maîtrise des volumes mis sur le marché par l’OP. Biolait et Lait Bio du Maine ont ainsi choisi de conditionner les éventuelles demandes d’augmentation de volume de leurs adhérents à une cohérence globale et à des démarches de qualité, portant notamment sur l’alimentation des animaux et l’autonomie fourragère.

La gestion de la collecte par les OP permet de mutualiser les coûts et d’ouvrir de nouvelles collectes bio dans les zones peu denses ou éloignées des industries de transformation. Biolait a ainsi fait le choix de développer une collecte bio partout et pour tous, sorte de service public de la collecte. Une prise de risque rendue possible par son nombre important d’adhérents et qui, en retour, consolide sa place dans le paysage laitier bio français.

Les OP commerciales ont pour mission, comme leur nom l’indique, de commercialiser le lait collecté, ce qui nécessite un travail permanent de prospection et de partenariat. Elles sont donc en relation avec les transformateurs et les distributeurs pour les sensibiliser à l’agriculture biologique et discuter des messages à transmettre aux consommateurs. Biolait développe ainsi des partenariats de long terme avec des distributeurs qui se traduisent par la mise en place de marques partagées et des contrats tripartites avec des transformateurs. Biolait est alors identifié comme fournisseur de matière première sur le packaging des produits issus de ces partenariats. Lait Bio du Maine a elle fait le choix de transformer elle-même une partie du lait collecté en créant une fromagerie artisanale.

Statut et règlement intérieur précisent les obligations réciproques entre adhérents et OP et garantissent le fonctionnement démocratique.

Parole de producteur :
« Les transformateurs nous disent que le marché de la grande distribution est tendu mais que c’est leur affaire. Pourtant, le prix du lait bio tout comme les volumes de production nous concernent. On sait bien qu’une faible variation de volume impacte nos prix, on veut pouvoir en discuter collectivement et se faire entendre. Pour peser, nous devons nous organiser. »

Didier LE HEC, adhérent breton (sud Morbihan) de l’APLB Seine-et-Loire, livreur Lactalis.