Le cuivre réautorisé pour 7 ans

Publié le : 12 décembre 2018

Le 28 novembre 2018, l’Union Européenne a acté le renouvellement de l’autorisation du cuivre pour une durée de 7 ans à partir de 2019. Cette réautorisation s’accompagne cependant d’une  réduction des quantités de cuivre autorisées (passage de 6 kg/ha/an en moyenne à 4). L’ensemble de l’agriculture, biologique comme conventionnelle, devra désormais respecter la limite maximale de 28 kg/ha sur une période de 7 ans, soit 4 kg/ha/an en moyenne. Reste à savoir si la France reconduira le mécanisme de « lissage » permettant aux viticulteurs de dépasser la dose annuelle de 4kg/ha dans la mesure où ils parviennent à « compenser » ces dépassement certaines années, en utilisant moins de 4kg/ha.

Mise à jour 18/02/2018

L’INAO s’est penché sur l’application concrète de la réglementation concernant les doses applicables de cuivre en 2019, au lendemain de la ré-autorisation de 28kg/ha/7 ans.

L’ANSES va proposer d’ici 2020 les modalités de lissage applicables à la France. D’ici là, les deux réglementations (réglementation bio & générale) s’appliquent.

Explication :

La réglementation bio permet un lissage sur 5 ans de la règle des 6kg/ha. Elle autorise donc 30kg/ha/5ans. Cette règle est encore en vigueur, et devra donc être respectée. Dans le même temps, la dose de cuivre que vous utiliserez en 2019 entrera également dans le calcul de la nouvelle réglementation. Donc si, par exemple, vous utilisez 5kg/ha cette année, vous n’aurez plus droit qu’à 23kg/ha sur les 6 ans à venir.

Illustration :

Vers un plan cuivre ?

Le travail de plaidoyer de la FNAB a contribué à la réautorisation du cuivre, au maintien du lissage et à la révision prévue du modèle d’évaluation du cuivre (substance minérale, qui n’est pas une molécule chimique de synthèse). La FNAB est consciente des difficultés que vont rencontrer les producteurs et productrices bio avec cette limitation des doses à 4 kg. C’est pourquoi, pour les accompagner, la FNAB continue à demander un Plan National Cuivre d’envergure.

Ce plan « cuivre » devra donner les moyens d’avancer aux organismes de recherche (ITAB et INRA) et aux organismes de développement agricole sur :

  • L’observation de l’évolution du mildiou
  • L’analyse des impacts des usages actuels du cuivre
  • L’analyse comparée de la toxicité du cuivre et de celle des produits qu’il remplace lors de la conversion en agriculture biologique
  • La recherche sur les alternatives au cuivre compatibles avec le cahier des charges biologique
  • La formation des producteurs sur l’usage de ces alternatives
  • La levée des freins réglementaires pour le développement de ces alternatives
  • La structuration économique de ces filières alternatives

A suivre…