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Chaque année, des lots de féverole ne peuvent pas être valorisés en semences pour cause de faible faculté germinative (norme de certification de 80%). Dans la grande majorité des cas cela est lié à des dégâts lors du battage. Les semences de féverole sont fragiles ! Pour autant, si on utilise une moissonneuse-batteuse correctement équipée et bien réglée, on a de bonnes chances d’éviter de gros problèmes. Et si la récolte intervient au stade optimal d’humidité des graines, tout devrait se passer…
Une machine adaptée à la récolte d’une grosse graine
La féverole a une grosse graine. Son PMG varie de 250 à 700 grammes, pour des dimensions qui varient (grand axe / diamètre) de 11 à 14 mm / 7 à 9 mm. En conséquence, la moissonneuse-batteuse doit être équipée d’un contre-batteur adapté, c’est-à-dire présentant un passage entre-fil suffisant pour laisser passer la graine ! En effet, il est inutile d’espérer récolter un bon lot de semences si vous disposez d’un contre-batteur à passage entre-fil de 10 mm (de type céréales) pour récolter des semences de féveroles de 12 mm ou plus… Il faut, soit disposer d’un contre-batteur de type mixte, soit remplacer le contre-batteur céréales par un contre-batteur maïs.
Une machine adaptée à la récolte de graines fragiles
La graine de féverole est fragile et doit donc doit faire l’objet d’un battage « doux ». A cet effet, dès lors que le contre-batteur est adapté, le plus important est de limiter la vitesse du batteur, qui est le réglage ayant le plus d’incidence sur le taux de grains brisés et de germes anormaux. La vitesse linéaire du batteur doit être ajustée entre 9 et 11 m/s, ce qui correspond à :
Pour de nombreuses machines, ce régime de batteur ne peut être atteint qu’avec un réducteur de régime du batteur, qui souvent n’est fourni qu’en option. La capacité de la moissonneuse-batteuse à tourner à faible régime du batteur est le second point crucial.
Récolter au bon stade
L’humidité optimale pour récolter les semences de féverole se situe à 18-20%. A ce stade, les graines sont beaucoup moins sensibles aux chocs mécaniques. Mais dans la pratique, ce n’est pas toujours simple d’intervenir précisément à ce stade, qui n’est pas repérable visuellement car les gousses ou cosses sont alors d’une couleur noire qui n’évolue plus, alors que les tiges ne virent que lentement du vert au brun. Pour intervenir au bon stade, il faut :
Figure 1 – Le stade optimal pour la récolte des semences féverole est de 18-20% d’humidité. A ce stade, les tiges sont encore humides et de couleur jaune-vert, les gousses sont noires et sèches. Le grain se raye encore légèrement à l’ongle.
Article rédigé par Christian Etourneau – FNAMS
A paraître en juin 2020 : Guide pour la récolte des semences (potagères, fourragères, céréales, protéagineux).
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