Des bandes fleuries pour les auxiliaires

Publié le : 1 août 2019

Les Groupes Innovent en Bio !

Les collectifs sont des lieux propices à l’innovation et aux transferts de pratiques entre agriculteurs conventionnels et bio. Plusieurs groupes ont répondu à un appel à communication de la FNAB avec le soutien d’Ecophyto pour valoriser les démarches innovantes qu’ils mènent sur des thématiques liées à la réduction d’usage des produits phytosanitaires et du désherbage chimique, ou en vue d’innover sur des techniques compatibles avec la réglementation de l’agriculture biologique.

Le groupe

Territoire | Yonne
Date de constitution du groupe | 2016
Taille du groupe | Nombre de producteurs : 10 | dont en non bio : 0 | en conversion bio : 0 | en bio : 10
Dispositif | DEPHY
Structure animatrice | BIO BOURGOGNE, 19 avenue Pierre Larousse, 89000 Auxerre
Contact | Marin ARLAUD – 03 86 72 92 29 – marin.arlaud@biobourgogne.org
Producteur du groupe qui peut être contacté pour plus d’informations
Eric GRADAIVE – 06 04 18 10 12 – www.leslegumesbiodemarsangy.fr

Un groupe pour fidéliser les auxiliaires par l’intégration d’infrastructures agroécologiques

Les cultures maraîchères peuvent être fortement impactées par les dégâts d’insectes ravageurs. Devant la grande variété des espèces rencontrées dans les cultures, et la complexité de la lutte physique, beaucoup font le choix d’apporter des insectes auxiliaires prédateurs ou parasites des ravageurs. Ces pratiques, bien qu’efficaces lorsque menées à bien, sont toutefois très onéreuses. C’est pourquoi les maraîchers travaillent actuellement à la fidélisation des insectes auxiliaires naturels en intégrant des IAE spécifiques dans leurs cultures : des infrastructures agroécologiques telles que haies, bandes-fleuries et plantes-hôtes.

Fidélisation de punaise prédatrice en cultures sous abris

La culture de tomate revêt une grande importance économique pour beaucoup de maraîchers : culture emblématique de l’été, elle génère un chiffre d’affaire non négligeable et présente un intérêt primordial pour la vente directe.

Les ravageurs pouvant l’impacter sont nombreux et la lutte biologique très onéreuse. Selon les cas, celle-ci doit d’ailleurs être implantée de manière précoce dans les cultures afin de réguler au mieux les populations de ravageurs et éviter toute infestation incontrôlée.

De plus, les auxiliaires étant vivants, leur transport et leur stockage sont délicats. Cela doit se produire en conditions contrôlées de température et l’utilisation doit être rapide après réception. Les flux doivent donc être tendus et il n’est pas possible d’avoir du stock.

Des délais importants de livraison peuvent alors apparaître entre l’identification d’un danger dans la culture et l’application des auxiliaires

Souhait commun d’acquérir des connaissances

Lors d’une réunion collective, les membres du groupe ont fait état de leur souhait d’acquérir des connaissances sur la faune auxiliaire et les moyens de la fidéliser sur leurs fermes. Le groupe a donc fait appel à un intervenant extérieur pour apporter les connaissances nécessaires lors d’une formation sur la journée.

Par la suite, les volontaires ont pu mettre en place chez eux les essais correspondant à leurs problématiques, les essais ont été suivis par l’animateur du groupe.

Plante hôte pour insecte auxiliaire sous abris

L’innovation consiste à utiliser l’appétence spécifique d’une espèce d’insecte auxiliaire, la punaise Macrolophus Pygmaeus, pour une espèce de plante hôte sous abris, le Souci Officinalis. Macrolophus P. est un prédateur polyphage, avec une forte préférence pour les aleurodes, des ravageurs de cultures d’été sous abris. Sa taille et la forme de son corps lui permettent de se déplacer efficacement sur les tiges des plantes qu’ils colonisent et font de lui un prédateur efficace. Lors de la fin de la culture d’été, les Macrolophus présents vont migrer pour hiverner sur les plants de soucis. Cela les fidélise dans l’abri et maintien leur niveau de population en les rendant disponibles plus tôt.

Les soucis sont plantés fin août/début septembre, pendant que la culture principale est encore en place.

Les semis se font en mottes, en mettant un poquet de 2 à 3 graines par alvéole. La levée se fait en les plaçant 7 jours à 21 °C. Il faut environ un plant de souci tous les 2 mètres linéaires, disposés en bande le long des abords du tunnel. Une seule bande fleurie par tunnel d’environ 400 m2 peut suffire, en fonction de la densité de population de Macrolophus. Le transfert s’effectuera en mars-avril de l’année suivante, lors de l’implantation de la prochaine culture d’été.

Différentes méthodes existent, mais celle étant la plus rapide pour l’implantation dans la culture utilise le transfert actif : le maraîcher fauche les soucis et disperse les coupes au sein de l’abri. La date de transfert et la densité de répartition sont ainsi mieux contrôlées.

Les investissements financiers nécessaires pour le projet

  • Semences soucis : 6 à 10 €
  • Et coût de la Formation (7heures 30)

Des indicateurs de résultats techniques ont été définis

Présence d’auxiliaire sur la plante hôte, transfert effectif