Découvrez les pratiques et techniques par filière
Les collectifs sont des lieux propices à l’innovation et aux transferts de pratiques entre agriculteurs conventionnels et bio. Plusieurs groupes ont répondu à un appel à communication de la FNAB avec le soutien d’Ecophyto pour valoriser les démarches innovantes qu’ils mènent sur des thématiques liées à la réduction d’usage des produits phytosanitaires et du désherbage chimique, ou en vue d’innover sur des techniques compatibles avec la réglementation de l’agriculture biologique.
Territoire | Gers
Date de constitution du groupe | 1997
Taille du groupe | Nombre de producteurs : 70 | dont en non bio : 66 | en conversion bio : 4 | en bio : 0
Dispositif | CUMA
Structure animatrice | CUMA DES DEUX VALLÉES, 32200 ESCORNEBOEUF | Contact : Président de la CUMA, Hervé Oulé
Producteurs du groupe qui peuvent être contactés pour plus d’informations
Christian Dalliès | Philippe Arancini | Jacques Candelon : fd.32@cuma.fr
Une Cuma est une société coopérative agricole permettant aux agriculteurs de mettre en commun leurs ressources afin d’acquérir du matériel agricole. La Cuma doit fournir du matériel à ses adhérents alors que ces derniers s’engagent à l’utiliser.
Le président de la Cuma des deux vallées a entraîné l’acquisition de matériel de désherbage mécanique afin de sécuriser certaines conversions du territoire. Selon lui, « le choix du Bio s’est justifié autant pour des raisons sociétales qu’environnementales, avec notamment un souci de protection de la santé tant des consommateurs que des agriculteurs grâce à la suppression des produits phyto ». Avec également le but d’assoir une stratégie économique à l’heure où ce marché connaît un développement très conséquent.
Mes ces pratiques exigent dès le début la mise en œuvre de nouvelles méthodes culturales, notamment pour le désherbage. L’accompagnement de la Cuma sur ces questions matérielles a été essentiel. Un collectif a pu se constituer via l’acquisition d’équipements spécifiques sur le désherbage mécanique. Le collectif et l’esprit de groupe constituent un principe et une philosophie de travail, chers aux adhérents.
La dynamique a pris sa source à la création, en 2012, d’un premier groupe tracteur, acheté dans le cadre d’une interCuma avec la Cuma landaise de Castandet. Ce tracteur, puis l’acquisition d’un bâtiment ont contribué à impulser le mouvement.
La création d’un groupe de 4 producteurs autour d’un investissement en Cuma qui se traduisait non seulement par un équipement spécifique, mais aussi un renforcement du volet traction, a validé économiquement le projet. Créer un collectif a permis aux producteurs de se concerter sur le matériel et les itinéraires techniques, renforçant ainsi les réflexions partagées.
Aujourd’hui la phase de conversion arrive à son terme, effective à plus de 50% pour le producteur à l’initiative d’une démarche qui représente pour les exploitations une véritable révolution culturelle et technique.
En l’absence de labour, pour préserver la vie organique, et un travail du sol avec des outils à dents, chisel, cultivateur, le désherbage représente pour le bio une contrainte indéniable.
Un investissement conséquent avec un matériel particulièrement performant (bineuses 7 et 9 rangs autoguidés avec caméras pour un travail de précision, tracteurs avec GPS et deux jeux de roues pour les travaux autonomes de printemps). Cet investissement a permis de relancer la dynamique de la Cuma, et qui n’aurait pas été possible en dehors de celle-ci, selon son président.
Un matériel susceptible de profiter à l’ensemble des adhérents en conventionnel. Les herses étrilles sont utilisées par 6 adhérents dont 2 hors du « groupe bio ». La Cuma permet ainsi aux bio de diffuser aux conventionnels des techniques alternatives.
Les contraintes liées au désherbage impliquent certes un surcroît de travail : 2 passages par an en moyenne pour une bineuse, autant pour la herse étrille. Mais facilement délégable, en faisant intervenir un salarié, dans le cadre d’un groupement d’employeurs du Gers, qui assure déjà la conduite de la moissonneuse de la Cuma.
Si le matériel demeure important, un passage en bio implique avant tout une réflexion globale, avec une stratégie et une approche méthodologique radicalement différentes du conventionnel.
Un changement de paradigme qui repose sur deux principes clés : la diversification et la durée des rotations, où un système bien maîtrisé rend possible, à termes, de limiter naturellement l’enherbement et donc les interventions mécaniques.
Cet investissement de la Cuma sécurise le passage en bio des producteurs, là où l’investissement individuel en matériel spécifique, bineuse, herse étrille par exemple aurait été trop important, et prolonge le collectif et l’esprit du groupe.
2 bineuses, 2 herses étrilles, 1 cultivateur, 1 vibro, 2 nouveaux tracteurs (135 ch.)
370 000 €
Fiche élaborée à partir des éléments présentés dans Constans Jean-Marie, Cuma mixte : le choix du bio profite à tous, FNCUMA – Protection des cultures, décembre 2018.
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