Découvrez les pratiques et techniques par filière
Fiche technique issue des enseignements de la formation organisée par le GAB IdF les 3 et 4 décembre 2020 avec Marc Lancien, formateur au Campus de Pouillé.
Quel est l’intérêt de tailler ses arbres fruitiers ? Concrètement, quelle que soit l’espèce, on cherche :
Pour remplir ces objectifs, il convient d’adapter ses pratiques selon la physiologie de chaque arbre fruitier, et en particulier son type de fructification : sur bois d’un an, comme les variétés modernes de pommes ? Sur bois de deux ans, comme beaucoup de variétés de poires ?… Le port de l’arbre est souvent lié à ce type de fructification (plus l’arbre est érigé, plus il fructifiera sur des branches âgées). Zoom sur deux espèces.
Marc Lancien nous indique que le poirier fructifie sur bois de deux ans et plus. Sa taille doit s’envisager sur un cycle de 3 ans, pour chaque année :
M Assurer la fructification en cours (25% de bois de 2 ans, qui produira en année N)
On taille donc même s’il n’y a pas de fruits (à cause d’un gel par exemple), afin de s’assurer une production en année N+2 !
Cette méthode s’apparente à celle appelée « taille de renouvellement » par Jean-Luc Petit dans son guide La taille douce des arbres fruitiers, Rustica éditions, 2011, où il invite néanmoins à différencier les types de taille (longue, sur brindille couronnée ou de renouvellement) selon les variétés.
Voici une espèce fruitière peu courante dans notre région, même si les « pêches de vigne » paraissent bien se comporter. D’autres variétés peuvent produire chez nous, mais de manière souvent aléatoire –alors autant mettre toutes les chances de son côté en les taillant correctement !
Le pêcher, souvent mené en gobelet, est un arbre fruitier à part, car il demande une taille très interventionniste, afin d’en maintenir la vigueur sur toute sa courte durée de vie (20 à 25 ans). Il fructifie principalement sur bois d’un an, et a besoin d’énormément de lumière. La taille d’hiver est généralement pratiquée, mais la taille en vert (en arrachant à la main les branches, pour une meilleure cicatrisation) peut être complémentaire et apporter lumière et aération au centre de l’arbre. Marc Lancien recommande de ne pas hésiter à raccourcir les branches près des charpentières, pour une bonne alimentation en sève aux bourgeons à fruits.
Les méthodes de taille ont beaucoup évolué en quelques décennies, et il n’est pas toujours facile de se repérer dans les différentes écoles. Le plus important est avant tout de bien comprendre la physiologie de son arbre, et de choisir son approche en accord avec celle-ci, mais aussi avec ses possibilités, son matériel et ses objectifs !
Article issu du Francilien Bio n°52 édité par le GAB Ile de France.
En savoir plus : contacter Yohan Trouspance, Conseiller en maraîchage biologique, Animateur plantes pérennes (Arboriculture, Viticulture)
06 82 77 64 79 – y.trouspance@bioiledefrance.fr
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