Audits biosécurité PigConnect
Mi-janvier une partie des éleveur·ses de porc recevront un courrier postal, doublé d’un mail. Ce courrier les informera du lancement d’une opération de déploiement de l’audit Pig Connect Biosécurité chez les « petits détenteurs de porc ». Il sera co-signé par la DGAL (Direction Générale de l’Alimentation – Ministère de l’Agriculture) et par l’ANSP (Association Nationale Sanitaire Porcine).
Qui va recevoir ce courrier ?
Les éleveurs·ses de porcs qui :
- ont commercialisé moins de 1000 animaux en 2023
- et qui n’ont jamais eu d’audit biosécurité «Pig Connect » ou ayant un audit antérieur au 1e janvier 2022
Ce courrier n’est pas une notification officielle de type mise en demeure. C’est un courrier d’information.
Tous les détenteurs de porcs qui répondent aux critères ci-dessus recevront ce courrier. Les coordonnées ont été récupérées via BD Porc.
5 108 sites porcins sont concernés.
Les élevages de porc qui sont parties prenantes de l’expérimentation « biosécurité plein air » ne sont pas concernés.
Quel sera le contenu de ce courrier ?
Des éléments d’information pour expliquer l’opération lancée par l’Etat dont l’objectif est d’inciter les éleveur·ses à faire un audit Pig Connect.
Qu’est-ce-que Pig Connect Biosécurité ?
Un audit qui vise à évaluer si un élevage est conforme à la réglementation relative à la biosécurité. Il comporte 70 questions, qui reprennent les obligations réglementaires (clôtures, sas sanitaire, délimitation des zonages, désinfection, etc.).
Cet audit est la propriété de l’ANSP (membres fondateurs de l’ANSP : La Coopération Agricole filière porcine, la FNP, INAPORC).
Il ne peut pas être rempli en autonomie par les éleveurs et les éleveuses. Seule une personne externe assermentée est habilitée à faire l’audit.
Quelles conséquences pour un élevage qui ne ferait pas l’audit ?
L’audit est volontaire. Un·e éleveur·se qui déciderait de ne pas faire l’audit ne se mettrait pas en infraction vis-à-vis de la loi.
Une partie de la profession souhaite rendre cet audit obligatoire mais n’y est pas encore parvenue.
Cependant si l’éleveur ne répond pas favorablement, il/elle sera relancé à par téléphone/mail/courrier par l’ANSP et les services départementaux, qui l’inciteront à faire l’audit.
Quelles conséquences pour un élevage dont les résultats à l’audit seraient « non conformes » ?
L’audit n’est pas un contrôle officiel. L’auditeur n’est pas habilité à prononcer de sanctions.
L’éleveur·se ne sera pas contraint de repasser l’audit l’année suivante car cet audit reste volontaire (pour le moment)
Au vu du système de notation de Pig Connect, il est très probable que la majorité des éleveurs plein air aient un audit non-conforme.
L’audit Pig Connect
Il est composé de 66 questions qui reprennent les dispositions de l’arrêté ministériel sur la biosécurité.
Parmi ces 66 questions, il y a 28 items prioritaires. En cas de non-conformité constatée sur un de ces items, l’audit est considéré comme non conforme.
Exemple d’item prioritaires :
- Avoir un plan de biosécurité complet
- Le référent biosécurité est désigné et formé
- Protection de la zone professionnelle pour empêcher que des suidés extérieurs à l’élevage pénètrent sur le site d’exploitation
- Délimitation de la zone d’élevage et protection contre les suidés sauvages : Zone d’élevage physiquement délimitée empêchant tout contact entre les suidés domestiques et suidés sauvages
- Présence d’un sas sanitaire correctement implanté, avec séparation stricte entre la zone « professionnelle » dite « sale » et la zone « d’élevage » dite « propre ».
Qui sera en charge de la réalisation des audits ?
En priorité les vétérinaires. L’administration souhaite former 300 vétérinaires dans les mois à venir, via des sessions de formation organisées par l’IFIP (Institut du porc).
Si aucun vétérinaire n’est volontaire ou en capacité de le réaliser l’audit, des techncien·es de Chambres / GAB pourront le faire à conditions d’être formés par l’IFIP. 300 places de formation seront également ouvertes.
Dans un premier temps les vétérinaires seront prioritaires pour les inscriptions à la formation qualifiante.
Combien coûte cet audit ?
Cette opération, uniquement ouverte en 2025, est financée par l’Etat (à hauteur de 2 millions d’€), qui en a délégué la coordination à l’ANSP. Les éleveurs éligibles (cf. ci-dessus) n’auront pas à avancer les frais ou payer un quelconque complément. Tout est pris en charge par l’Etat, qui souhaite financer 3 000 audits.
Pourquoi cette opération ?
L’administration a constaté que seuls 11.5% des élevages indépendants ont réalisé l’audit PigConnet Biosécurité.
Qui aura accès aux résultats des audits Pig Connect Biosécurité financés via cette opération ?
- L’éleveur·se
- L’auditeur·rice
- Le vétérinaire sanitaire de l’élevage
- La DGAL (administration centrale), qui relaiera ensuite aux DDP en local
- L’ANSP et sa déclinaison régionale, pour réalisation de statistiques nationales
Ces résultats seront enregistrés dans BD Porc.
Où en est la propagation de la PPA ?
La France est à ce jour indemne mais la PPA est à 100 km de la frontière franco-allemande et à 50 km de la frontière franco-italienne. La situation est stabilisée depuis quelques mois (pas de progression vers l’ouest) mais cela ne donne aucune garantie future car la maladie fait parfois des « sauts » de plusieurs centaines de km.
Mode de transmission de la PPA :