Achat de cire : anticipez vos approvisionnement en cire !

Publié le : 8 février 2018

L’approvisionnement en cire utilisable en apiculture biologique est particulièrement difficile cette année. Pour les apiculteurs qui doivent acheter de la cire, l’approvisionnement en cire biologique issu d’un circuit sécurisé et tracé relève du défi. A défaut, il est possible de demander une dérogation auprès des organismes certificateurs avant d’envisager un achat de cire.

Un manque d’offre lié aux mauvaises récoltes et au déficit structurel en cire « bio » sur le marché

Certains apiculteurs l’ont déjà constaté, la cire brute connaît ponctuellement une flambée des prix lié au déséquilibre du marché, avec des prix allant du simple au triple, de 15 €/kg jusqu’à 45 €/kg.

Pour les apiculteurs qui doivent acheter de la cire, notamment pour ceux qui sont en phase de développement de leur cheptel, il est important de privilégier un approvisionnement en cire utilisable en apiculture biologique issu d’un circuit sécurisé et tracé. Mais l’absence de structuration de la filière cire apicole et le manque de traçabilité de cet intrant technique mis en marché n’offre pas de garantie suffisante sur la qualité intrinsèque et sa composition biochimique. Pour des achats, surtout ceux importants en volume, il est préconisé de faire réaliser par des laboratoires des analyses multi-résidus de cire.

Plus d’information :

Demander une dérogation pour l’achat de cire conventionnelle à votre contrôleur

A défaut de disponibilité en cire utilisable en bio issue d’un circuit tracé et sécurisé, il est aussi possible de demander une dérogation – avant d’envisager un achat de cire – auprès de l’Organisme Certificateur (activation de l’article 44 du règlement) pour l’achat de cire conventionnelle issue d’opercule. Pour ce faire, il faut fournir une analyse multi-résidus à son contrôleur qui analyse les résultats et délivre ou non la dérogation. Cette dérogation est très peu demandée, moins d’une quinzaine par an, un faible nombre sans doute lié au fait que la plupart des dérogations sont refusées. En effet, le règlement bio demande une absence de contaminants, impossible à obtenir dans les conditions actuelles des productions agricoles.

Des évolutions règlementaires sur la cire

Le groupe de travail apiculture biologique de l’INAO, mandaté par le Comité National Agriculture Biologique (CNAB), a approfondi la thématique de l’approvisionnement en cire en 2017. Le groupe a émis des propositions pour définir les caractéristiques acceptables des cires conventionnelles dans le cadre des demandes de dérogation : les lots de cire concernés doivent présenter une absence d’adultération et respecter des seuils limites à ne pas dépasser pour les substances actives les plus fréquemment détectées dans les analyses de lots en France. La liste précise des substances concernées est en cours de définition. Ces propositions seront soumises à la validation lors du prochain CNAB de l’INAO en avril 2018. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter vos groupements biologiques locaux sur les démarches à accomplir dans le cadre de la dérogation.

Des actions structurantes en cours

A noter qu’une bourse d’échange d’intrants apicoles est aussi active au sein du réseau FNAB pour favoriser les échanges directs entre les apiculteurs biologiques.

Un guide pratique destiné aux apiculteurs professionnels sur les cires, co-rédigé par l’ADA-Auvergne-Rhône-Alpes et le groupement bio Agrobiodrôme, doit être publié en 2018. Ce document permettra de mieux communiquer sur les bonnes pratiques apicoles.

Concernant la structuration de la filière cire, un projet pilote mené sur la région Auvergne-Rhône-Alpes en 2018 a pour objectif de rassembler l’ensemble des acteurs impliqués autour d’une charte de bonnes pratiques sur l’approvisionnement en cire avec les ciriers, les revendeurs, les structures apicoles, etc.