Dominique et Isabelle Norgiolini – Maraîchage – Alpes-Maritimes

L’installation

Issu d’une famille de paysans, Dominique avait pour rêve d’associer la nature et la santé. Le décès brutal de son père, a entrainé une forte remise en question au sein de sa famille, et le besoin de changer d’horizon devenait vital. Le rêve de vivre mieux, il l’a partagé avec les siens, et l’a concrétisé au Canada, en suivant son cursus d’ostéopathie tout en s’impliquant dans l’Association de Biodynamie du Québec en tant que président. De retour en France, 10 ans plus tard, il était évident pour la famille Norgiolini de faire renaître la terre de leur propriété à Cagnes sur Mer qui a été squattée et saccagée pendant leur absence. Tout a débuté le 7 juin 2014 lors de l’inauguration de leur association : Les Jardins des Asclépiades. Depuis, Dominique et Isabelle s’impliquent en famille, avec leurs adhérents, à faire de ces 10 000m² de terre à flan de colline, un jardin d’Éden dans l’agglomération.

Pourquoi les Jardins des Asclépiades ?

Cela correspond à notre état d’esprit. Dans la mythologie grecque, Asclépios est le dieu de la médecine. Autour de son bâton, s’enroule le serpent de la connaissance. De là vient le symbole du caducée. « Les Jardins des Asclépiades » est pour nous nous un jardin de santé. Vivre en santé est pour nous indissociable du fait de travailler AVEC la Terre et non de l’exploiter. La santé de l’homme passe par le respect du vivant, par son observation, sa compréhension. C’est la nature qui nous enseigne, car finalement, ce n’est pas la Terre qui appartient à l’Homme, c’est l’Homme qui appartient à la Terre.

Quelles sont les productions de votre ferme ?

Tous les plans de légumes sont produits sur place à partir de graines certifiées Bio, nous avons construit notre propre tablard chauffant et la nurserie s’est installée. Nous utilisons le calendrier lunaire de Maria Tun pour les semis et repiquages. Nous produisons des légumes de saison aussi bien en plein air que sous abris. Nous avons aussi quelques arbres fruitiers et quelques poules pondeuses.

Comment commercialisez-vous ?

Nous commercialisons sous forme de paniers de légumes de saison, auprès de nos AMAP, et sur place. Nos paniers contiennent environ 5 kg de légumes. Pour constituer nos paniers, nous nous servons d’un grand tableau sur lequel nous inscrivons tout ce qui est prêt, semaine après semaine, et voilà c’est fait ! Nous créons un lien particulier avec nos adhérents au travers des portes ouvertes, ils suivent notre évolution, l’avancement des cultures, car ensemble nous créons le changement.

Pourquoi faire de la permaculture ?

ferme jardins alcépiades

La ferme des jardins des Alcépiades

Nous sommes situés à flan de colline et la permaculture est un modèle qui s’adapte bien à notre relief ; on s’inspire des rizières en construisant des terrasses. Associé à la biodynamie, nous œuvrons à améliorer la structure de notre sol argilo-calcaire. Nous avons été parmi les pionniers dans le département à expérimenter la permaculture il y a 30 ans, et avons eu l’honneur de recevoir Emilia Hazelip, référence mondiale, qui s’occupait du jardin permaculturel du Domaine des Courmettes. Avec ces techniques, nous faisons collaborer les espèces entre elles en préservant le sol.

Nous avons créé des buttes en lasagnes recouvertes d’un paillage composé d’un mélange de paille et de déchets verts, qui sert de couverture au sol en le protégeant contre l’érosion, il garde l’humidité, donc nécessite moins d’arrosage. Les cultures sur buttes sont ainsi plus denses et plus productives.

Par exemple en novembre nous avons épandu du compost sur les buttes, et pulvérisé du préparat « compost de bouse » afin de préparer le sol pour l’hiver, et continuer d’activer les micros organismes.

Quel est votre projet pour votre ferme ?

Notre projet pour l’avenir est de transmettre notre expérience au travers de formations ouvertes à tous, ainsi que mettre en place un suivi pour jeunes agriculteurs en installation afin de leur donner des « raccourcis claviers ». Transmettre l’esprit d’être paysan ; nous sommes les gardiens de la terre, nous devons redécouvrir « l’essence d’être paysan ».

Article rédigé par Nolwenn Yobé et Alexandre Barrier-Guillot (Agribio 06).