Climat : Comment limiter les pertes de rendement et préserver la qualité de récolte à travers les adaptations à la parcelle ?

Publié le : 13 février 2024

Les conséquence directes du changement climatique sur les vins de Bourgogne, sont à la fois des pertes de récolte parfois non négligeables liées à l’échaudage, et d’autre part, une gestion de la maturité compliquée avec parfois des vins avec des degrés d’alcool élevés, pas toujours en lien avec la typicité de nos cépages.

De ces constats, les vignerons de notre réseau ont souhaité mettre en place des essais sur l’adaptation de nos pratiques face au changement climatique.

BIO Bourgogne-Franche-Comté a donc proposé aux vignerons de travailler sur des leviers à court terme afin d’en voir l’impact sur les conséquences dues au changement climatique.

 

L’équipe a mis en place en partenariat avec des vignerons en lien avec deux principaux leviers : la gestion de la canopée et la gestion du sol.

Viticulture Bourgogne

Deux leviers d’expérimentation

Depuis 2021, 7 plateformes d’expérimentations pour 41 modalités de pratiques regroupant ces 2 leviers ont été mis en place sur l’ensemble de la Bourgogne, avec comme objectif d’évaluer l’impact des pratiques Bio dans un contexte de changement climatique, mais aussi sur des contextes pédo climatique et des cépages différents.

Dans le levier canopée, l’équipe a cherché à travailler sur la modulation de la canopée (augmentation et réduction de la haie foliaire, effeuillage apicale, tressage). En complément, elle travaille sur la résistance physique et physiologique de la plante. Pour cela, des biostimulants, du talc sont appliqués pour évaluer l’impact des préparats en biodynamie.

Au niveau du levier sol, l’idée est de voir l’impact de l’itinéraire technique sol sur la résistance au stress hydrique. Dans les essais, trois types de paillage (Géochanvre, Thorenap, paille céréale) ont été testés, en comparaison à des témoins sol travaillés ou bien avec un enherbement naturel maitrisé. Dans toutes ces modalités, la contrainte hydrique est mesurée grâce au potentiel de tige (chambre à pression) et dosage du Carbone 13 pour mesurer la contrainte hydrique sur la période de maturation. L’équipe a également mis en place le test du « slip » dans ces modalités afin d’évaluer la vie microbienne des sols.

Deux des plateformes sont équipées de sondes capacitives, qui permettent de récupérer des données de température et d’humidité dans les sols sur différents horizons (jusqu’à 60 cm de profondeur).

L’équipe réalise également des prises de températures en surface de sol, et en surface de la zone de grappes afin de déterminer l’impact de l’entretien des sols. Enfin, elle a réalisé des comptages de débourrement afin de voir l’incidence de l’entretien des sols sur le débourrement.

Dans toutes les modalités d’expérimentation, l’équipe a effectué des mesures de SECV (surface externe du couvert végétal), relevé le rapport feuilles/fruits, effectué des comptages échaudages, des estimations de rendements et des analyses de maturité.

Les premiers résultats bientôt publiés

Comme expliqué précédemment, ces essais ont été mis en place depuis 2021, et 2024 marquera la fin des expérimentations et permettra de diffuser les premiers résultats. Cependant, l’équipe parle d’ores et déjà de résilience de la vigne face au changement climatique et d’une adaptation constante des vignerons dans leurs pratiques.

Retrouvez le témoignage de Xavier Moissenet, viticulteur en  Saône-et-Loire, sur les essais conduits avec Bio Bourgogne !

Rédaction : Agnès Boisson, Conseillère viticulture, Bio Bourgogne-Franche-Comté