Travail de réflexion sur l’Interprofession commune PPAM

Publié le : 8 juillet 2020

Initiative à caractère interprofessionnel lancée en Novembre 2019, Pam de France a su coordonner l’animation d’un groupe de travail réunissant acteurs de l’Amont et de l’Aval autour d’une réflexion devant aboutir à une organisation représentative de la filière PPAM et allant vers la création d’une interprofession. Les questions abordées sont les suivantes : une interprofession, Pourquoi ? Pour Qui ? Comment ? Le Pourquoi et le pour Qui font consensus, le Comment est à construire.

Pourquoi ce travail ?

Aux états généraux de l’alimentation, le président de la république a annoncé que seules les filières agricoles disposant d’un plan filière porté par les interprofessions, seront accompagnées et soutenues financièrement. En l’absence d’une interprofession couvrant l’ensemble de la filière, c’est PAM de France qui a rempli la mission et l’une des actions de ce plan, porte notamment sur « gouvernance et fonctionnement de la filière ». La filière PPAM, dans son ensemble, bénéficie d’une bonne image mais manque cruellement de visibilité dans l’environnement institutionnel et politique.

 

Pour quelle(s) cible(s) ?

Pour tous les métiers de la filière de la production, la transformation, voire la mise en marché (selon le périmètre de compétence et de représentativité à définir dans le « comment »). L’objectif est d’être en situation légitime de négocier des accords aux niveaux national et européen pour promouvoir, défendre les intérêts ou encore financer des actions qui répondent aux besoins de la filière sur des thématiques allant de l’économie, du réglementaire, de la communication à la R&D. En effet, pour créer une interprofession, il faut démontrer que les acteurs sont représentatifs, en volumes, ou en chiffres d’affaires, ou en superficies, etc. Idéalement, cette “part significative” doit représenter minimum 50 % des activités économiques.

 

Comment ?

L’interprofession est une Organisation Interprofessionnelle (OI) et est donc encadrée par des textes réglementaires qui définissent entre autres ses critères de représentativité. Sa gouvernance devra s’appuyer en termes de légitimité sur la représentation des différentes familles. Il sera important d’afficher une unité dans l’exercice du pouvoir d’influence pour être lisible. Elle devra définir des orientations communes, tout en respectant les spécificités de production et/ou de métiers. Elle devra aussi dans une démarche de projets, gérer les moyens.

 

Réussir le Comment

Cela va nécessiter de se mettre d’accord sur un schéma global organisationnel : quelle entrée à adopter pour constituer les collèges ? Ce peut être par filière (aromatiques, médicinales, à parfum), par usages (huile essentielle, herboristerie, plantes fraîches …), par métiers (production, transformation, commerce…) ou bien encore par territoire. Dans les options ou la combinaison d’options qui pourront être choisies, un point de vigilance devra être porté sur les zones de recouvrement plante (ex : le thym, peut-être dans les huiles essentielles, le frais, l’herboristerie et même actuellement dans d’autres interprofessions telles que la filière horticulture pour la plante en pot et la filière des fruits et légumes pour le commerce en grande distribution). Il en est de même pour les métiers et filières. A titre informatif, un document a été rédigé par le CGAAER en 2017 et ce dernier est très argumenté sur les interprofession.

 

Bilan du 1er semestre 2020

Ce premier trimestre 2020 a été synonyme de rencontres avec d’autres interprofessions, imagination d’un schéma globale interprofessionnel pour la filière PPAM comprenant les modalités de mise en oeuvre (gouvernance) et la stratégie de communication interne et externe. Suite à un sondage demandant la position de chaque représentant de l’Amont sur leur volonté de poursuivre ou pas le travail de création d’une Interprofession a été réalisé et tous ont répondu favorablement. En conclusion des rencontres avec les acteurs de l’Aval, les premières attentes des syndicats seraient que l’Interprofession puisse travailler sur des actions de promotion de la filière et de ses produits, des actions de lobbying et des actions sur des points de blocage tels que perturbateurs endocriniens, alcaloïdes pyrrolizidiniques. Le Ministère propose d’avancer sur un schéma simple, avec le plus petit dénominateur commun : différents niveaux d’entrées pourraient poser souci pour la reconnaissance de l’Interprofession. L’intérêt de créer cette interprofession semble partager au premier abord avec tous les syndicats présents.

 

Et après ?

Lors de ce second semestre 2020, PAM de France et ses partenaires de l’Amont (syndicat des Simples, confédération paysanne, association française des cueilleurs, fédération des Paysans Herboristes, SCA3P…) et de l’Aval (sniaa, prodarom, synadiet, cosmed…), auront comme mission de valider un schéma et de rédiger une feuille de route pour sa mise en œuvre. De nouveaux professionnels, de l’amont comme de l’aval, ont la possibilité de rejoindre le groupe de travail pour participer à la construction du projet. Le retour des différents syndicats de l’aval sur leur volonté de poursuivre le travail de création de l’Interprofession PPAM est attendu pour le mois de septembre. En parallèle, PAM de France doit poursuivre sur la problématique de la représentativité et des différentes possibilités sur les entrées en rencontrant d’autres interprofessions françaises. Il faudra également discuter de nouveaux avec les services du Ministère de l’Agriculture concernant leur volonté de baser le produit comme le produit agricole selon le texte de l’OCM. Si cela se confirme, il faudra alors lister toutes les plantes considérées comme PPAM.

 

Pour tout complément d’information : PAM de France / contact@ppamdefrance.com