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Afin de soutenir la diversification de leurs cultures, les producteurs de plantes à parfum, aromatiques et médicinales ont pour projet d’échanger leurs savoir-faire techniques et de mutualisation leurs outils de production et de commercialisation.
Observation et analyse du contexte local
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, première région française en productrice de PPAM biologiques avec environ 2800 ha (soit environ 30% des surfaces françaises), près de 70% des PPAM sont des plantes à parfum (lavande, lavandin et sauge sclarée) majoritairement destinées à la production d’huile essentielle. Cependant, on constate actuellement un fort processus de diversification des espèces cultivées et cueillies (thym, hélichryse, origan, mélisse, etc). Or, il a été constaté que les exploitations diversifiées sont peu mécanisées sur petites à moyennes surfaces (4000 m² à 2 ha) et présentent des résultats économiques fragiles. Plusieurs facteurs expliquent les difficultés de ces exploitations : une stratégie commerciale difficile du fait de la nécessité d’avoir une gamme de produits étoffée et une identité marquée, un manque de productivité dû à beaucoup de travail manuel et des opérations de transformation chronophages, ou le manque de références techniques sur les cultures en conditions méditerranéennes.
Les objectifs de trois natures
Dans le cadre de leur réflexion collective, Un groupe d’échanges (GIEE) intitulé « PACK’ à PPAM » a vu le jour en juillet 2020. Il regroupe aujourd’hui une trentaine de producteurs et cueilleurs de plantes aromatiques et médicinales diversifiées bios en PACA. les membres de ce Groupement d’Intérêt Economique et Environnemental (GIEE) et ses partenaires (Ccparm, Crieppam, Atelier paysan), ces derniers ont su ancrée leur projet sur trois piliers ou trois natures, à savoir :
– de nature économique : Améliorer la viabilité des exploitations en PPAM diversifiées biologiques en identifiant les systèmes de production et pratiques pertinentes localement ; Partager la prise de risque économique par la mutualisation de certains achats, notamment pour les contenants de conditionnement pour la vente directe
– de nature environnementale : Préserver la qualité de l’eau et la qualité des sols par la pérennité et le développement de surfaces cultivées (et cueillies) en agriculture biologique ; Augmenter le stockage de carbone par la mise en place de pratiques adéquates et donc la résilience face aux aléas climatiques ; Accroître la biodiversité cultivée (et sauvage), et donc la résilience face aux maladies et ravageurs, par la diversification des cultures
– de nature sociale : Instaurer des échanges entre pairs pour des producteurs souvent isolés ; Consolider économiquement ces exploitations, et ce autant de manière individuelle que collective (mutualisation de matériel, d’achats, voire d’un système de commercialisation) ; Raisonner le temps de travail et diminuer de la pénibilité de certaines tâches (récolte, transformation des plantes sèches)
Production de référentiels commun
C’est pourquoi, les agriculteurs du GIEE ont décidé de travailler ensemble à la production de référentiels communs de productions adaptés localement et à une mutualisation des moyens de production et de commercialisation. Pour cela, ils vont :
– commencer leur projet par la réalisation d’un état des lieux initial des systèmes de production et une construction de pistes d’actions pour les faire évoluer,
– multiplier les temps de partages de techniques et de savoir-faire dans le cadre de tours de plaine, ou de formations…
– mutualiser et/ou à l’auto-construire de matériel de production (récolte) et transformation (tri des plantes sèches) qui amélioreront leur confort de travail et seront adaptés à la taille de leurs parcelles et mise en place d’achats groupés,
– mettre en commun des produits pour une commercialisation conjointe.
Contact : Mégane Vechambre (Agribio 04)
conseillerppam@bio-provence.org