Lancement d’un projet de recherche sur la surveillance et la prévention sanitaires dans les élevages bio

Publié le : 12 avril 2016

Le projet OTOVEIL, piloté par l’ITAB, a pour objectif de renforcer la détection précoce des ruptures d’équilibre sanitaire des troupeaux de ruminants par une consolidation et une mise en pratique de méthodes de prévention et de surveillance. Il concerne les productions bovin lait, bovin viande, ovin viande et caprin. Une quinzaine de partenaires, parmi lesquels trois groupements du réseau FNAB (le GAB 44, le CIVAMBLE et le CIVAM Bio 09), sont mobilisés aux côtés de l’ITAB.

Genèse du projet

Les techniques d’élevage mises en place par les acteurs de l’AB présentent un intérêt majeur pour atteindre l’objectif de réduction de 25 % de l’usage des antibiotiques en médecine vétérinaire fixé par le plan national Ecoantibio 2017. Le cahier des charges de l’AB fait en effet de la prévention des maladies une règle prioritaire. Cette prévention concerne des actions sur le milieu extérieur (sol, logement), l’alimentation, l’animal (comportement, bien-être, etc.), les pratiques d’élevage (manipulation, hygiène, etc.) et la densité de peuplement. Dans ce cadre, il est apparu pertinent de consolider les bases de ces actions et de proposer un projet de recherche globale permettant de construire des outils d’appropriation d’une gestion sanitaire en préventif.

Objectif : diminuer les intrants médicamenteux, mieux vaut prévenir…

Le projet a pour objectif de proposer des pratiques préventives à tous les éleveurs, afin de limiter le développement de problèmes sanitaires dans les élevages, de développer des mesures du bien-être animal et de réduire la médication des animaux, en particulier l’utilisation des antibiotiques et intrants de synthèse. Il ambitionne également de proposer des méthodes en adéquation avec les principes de l’AB pour faciliter la mise en œuvre de ces pratiques préventives. Si l’AB constitue un lieu privilégié pour la mise en œuvre d’une approche globale en santé animale, un manque d’accompagnement technique des éleveurs est cependant constaté.

En effet, la maîtrise de la prévention par les éleveurs ne va pas de soi. Hormis certaines situations particulières, il existe peu de conseillers sanitaires spécialisés en AB et dans ces approches alternatives en capacité d’aider les éleveurs. Ces derniers, ainsi que leurs conseillers de terrain, ont une forte attente de références et d’outils de prévention afin d’accompagner la réduction des intrants. La demande est importante aussi pour des formes originales de conseil qui permettent une appropriation progressive des techniques dans une logique de partage des savoirs.

Le projet vise ainsi à identifier les leviers d’action pour réduire et améliorer la santé des ruminants (bovin lait, bovin viande, ovin viande et caprin). Cela passe par :

  • La limitation de l’utilisation d’intrants médicamenteux de synthèse dans les exploitations d’élevage de ruminants en agriculture biologique ;
  • L’étude de l’organisation du conseil en matière de gestion sanitaire : nature des échanges de savoirs et relation de conseil entre éleveurs et conseillers sanitaires ;
  • La mise en place et la vulgarisation d’outils mobilisés par les éleveurs pour la prévention et la surveillance de la santé de leurs animaux.

Paysans bio, conseillers élevages et chercheurs de différentes disciplines vont travailler conjointement tout au long de ce projet qui s’appuiera sur la complémentarité des expertises et des dynamiques locales.

Le projet en détail

Ce projet comporte quatre actions, la quatrième action visant une bonne articulation entre toutes les actions et les disciplines qu’elles mobilisent.

En 2019, les résultats seront valorisés auprès des réseaux de professionnels et de l’enseignement agricole et vétérinaire : kit de références sur la santé animale en bio, grille d’observation et d’autodiagnostic pour les éleveurs, supports pédagogiques, etc. Un colloque de restitution des résultats du projet est également prévu.

© Arthur BRUNET