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Le colza est une culture à cycle long très présente dans les assolements conventionnels, mais difficile techniquement en agriculture biologique. Elle représente néanmoins des intérêts agronomiques multiples en tête de rotation : nouvelle famille botanique dans la succession culturale, meilleure valorisation de l’azote en période de minéralisation de fin d’été, précédent intéressant. De plus, le colza présente une valeur ajoutée intéressante dans les assolements bios (demande forte de cette culture pour l’huile et le tourteau de colza, riche en protéines).
INTERETS ET INCONVENIENTS DE LA CULTURE
Le colza est une culture à cycle long, très exigeante en azote. Il faut la placer idéalement après une prairie ou une légumineuse. Le colza valorise bien l’azote du précédent pour la restituer à la culture suivante. C’est une nouvelle famille botanique qui explore une autre époque de semis en fin d’été et permet d’étaler la charge de travail (moins de culture à implanter en hiver). C’est une plante mellifère qui a toute sa place dans les assolements en bio. Point de vigilance toutefois, c’est une culture salissante aussi bien en culture que par les repousses dans les cultures suivantes. Attention à la problématique de Sclérotinia avec le colza dans les rotations qui intègrent des légumes. Pour limiter la pression des ravageurs, le délai de retour du colza dans la rotation doit être idéalement d’au moins 5 ans.
UN GROUPE AEP, avec des suivis de parcelles
Un groupe AEP s’est constitué sur le Morbihan avec 7 producteurs en bio et en conversion qui souhaitent relever le défi et lever les freins techniques à la production d’oléagineux. L’objectif est de travailler les aspects techniques des cultures de colza, cameline et lin pour répondre à une demande locale et améliorer les performances économiques des fermes. Ce projet cours sur 3 années pendant lesquelles des essais seront suivis sur les fermes. Dans un 1er temps, il s’agit de tester la faisabilité et l’intérêt de la culture de colza dans les assolements en système culture et pointer les facteurs limitants et les facteurs de réussite. Plus d’infos en page départementale morbihannaise.
LE CHOIX D’UNE CONDUITE EN ASSOCIATION AVEC DES PLANTES COMPAGNES GELIVES
Sur les fermes suivies, le colza a été semé à (4 kg/ha) conjointement avec du sarrasin (10kg/ha) et du trèfle d’Alexandrie (5 kg/ha) qui vont couvrir le sol au démarrage et geler par la suite.
Le bénéfice des plantes compagnes sur le colza sont de :
– limiter l’enherbement (stratégie de couverture rapide du sol, sans désherbage mécanique)
– limiter la sensibilité du colza aux grosses altises et autres ravageurs d’automne
– améliorer la structure du sol
LA RÉUSSITE DU COLZA SE JOUE AU SEMIS
Le colza est une plante à racine pivotante. Il est sensible à la structure du sol et n’apprécie pas des sols compactés. Il n’aime pas des sols soufflés qui entraînent un mauvais contact sol-graines avec une levée difficile et un risque limaces ou des sols trop affinés avec un risque battance et une mauvaise levée.
• Semer tôt ( 15-20 août) pour privilégier du frais post récolte du précédent et pour favoriser un démarrage rapide de la culture et obtenir des pieds robustes en entrée hiver qui reprendront bien en végétation au printemps.
• Rouler après le semis pour limiter les attaques de limaces
Objectif de densité au semis : 50gr/m² à 60gr/m² pour sols plus difficiles
PMG : 6 g (2.5 à 3.5 Kg/ha de colza)
Semis au semoir à céréale ou semoir de précisions (meilleure levée, il lève plus vite, et meilleur contact sol-graine).
Objectif de densité en sortie hiver : 25-30 pieds/m²
S’ASSURER D’UNE BONNE DISPONIBILITE EN AZOTE A « L’AUTOMNE »
Le colza a des besoins élevés en azote (7 KgN/q), en soufre et en phosphore, l’idéal est de l’implanter après une légumineuse ou une prairie et réaliser des apports de matière organique à action rapide type lisier, fientes ou fumier assaini à l’implantation. La directive nitrate en Bretagne limite l’apport d’azote au semis à 60 unités utiles maximum.
– apport de fumier : 20 – 30 t / ha (de préférence avant le labour)
– apport de fientes : 2-3t /ha
LES OBSERVATIONS DE L’ANNEE
• les plantes compagnes ont bien occupé l’espace et gelé dès l’automne
• peuplement à la levée : autour de 35 pieds/m². A ce stade, les parcelles étaient relativement propres et couvertes par le sarrasin
• à l’automne, le colza a absorbé jusqu’à 250 kg d’azote (colza : 3 kg/m²)
• peuplement en sortie hiver : 30 pieds/m²
• on a observé sur une parcelle, une biomasse en sortie hiver plus importante (+24%) sur du colza associé comparé à une bande semée en pur
EN CONCLUSION
Un semis précoce, une terre non compactée et une disponibilité en azote suffisante sont les facteurs déterminants pour que le colza concurrence les adventices et soit plus robuste faces à ses bioagresseurs. L’objectif est d’avoir une bonne couverture du sol par un nombre de pieds suffisants, avec une biomasse importante, signe d’une absorption d’azote importante à l’automne qui sera remobilisée au printemps suivant. En attendant les récoltes, n’hésitez pas à appeler votre GAB pour initier une dynamique.
Pour aller plus loin :
Article symbiose de septembre 2015 Colza
La fiche technique colza GAB-FRAB
La fiche technique de l’ITAB
Article rédigé par Céline Rolland (Gab 56)
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