La filière grandes cultures bio

Selon les statistiques de l’observatoire de l’Agence Bio, la filière Grandes Cultures biologiques comptabilisait, fin 2018, une surface totale Bio et conversion de 493 849 hectares répartis sur 15 973 fermes. Cette SAU Bio totale représente 4,18% des surfaces totales de grandes cultures en France (1,69% en 2013). Les dernières campagnes s’illustrent par une très forte dynamique de conversions en particulier depuis 2014.

Les grandes cultures bio : une filière en progression

Les chiffres des grandes cultures bio en 2018 (Source Agence Bio)

Avec 4,18% des surfaces nationales de grandes cultures conduites en bio fin 2018, la filière est en croissance. Son potentiel de progression reste néanmoins important dans un contexte où la demande est plus élevée que l’offre nationale.

Selon l’observatoire national de l’Agriculture Biologique piloté par l’Agence Bio, fin 2018, on comptait 15 973 fermes et 493 849 hectares engagés en bio. Sur ces 493849 hectares, 191 803 hectares étaient en conversion. Ces chiffres et selon les 1ères estimations pour la campagne 2019, les surfaces engagées s’élevaient à …… hectares.

Depuis 2007, le nombre de fermes bio en grandes cultures a été multiplié par 3 passant de 5 200 à près de 16 000 fermes en 2018. Pendant la même période, les surfaces certifiées bio ont été multipliées par 3, et les surfaces bio et en conversion ont quant à elles été multipliées par 4.

Une accélération des conversions depuis 2015

Les engagements de fermes productrices de grandes cultures ont connu un développement sans précédent depuis 2 ans. A partir de 2014, le rythme des conversions s’est fortement accéléré et selon les 1ères estimations, cette dynamique s’est maintenue en 2019. Ainsi on compte:

  • 1 900 nouvelles fermes de grandes cultures engagées en bio en 2018 (soit une hausse de 14% par rapport à 2017)
  • + 69 000 hectares engagées en bio en 2018, soit une hausse de 30% par rapport à 2017 ; + 60 000 hectares supplémentaires en 2018 (estimation)

Ainsi, en 24 mois, avec 61 000 hectares entrés en conversion, les surfaces engagées en bio ont progressé de 38%, passant de 240 000 ha fin 2017 à environ 302 046 ha fin 2018.

Cette perspective de récolte certifiée bio à partir de 2018 permettrait de répondre à une demande croissante du secteur tant en alimentation humaine qu’en alimentation animale.

Les principales grandes cultures bio

Les céréales représentent environ 76% des surfaces en grandes cultures bio. Le blé tendre représente environ 30% des surfaces en céréales bio, et 23% des surfaces en GC bio.

Les chiffres des grandes cultures bio 2018 (Source Agence Bio)

Où trouve-t-on des grandes cultures bio ?

Les surfaces de grandes cultures engagées en bio en 2018 (ha)

On trouve des grandes cultures bio dans tous les bassins de grandes cultures. Les surfaces les plus importantes et les conversions récentes les plus massives sont dans le Sud-Ouest, mais également en Bourgogne-Franche-Comté, en Pays de la Loire et dans la région Centre-Val de Loire.

Et en Europe ?

En 2017, les surfaces en grandes cultures dans l’Union Européenne représentent plus de 2,8 millions d’hectares (6,6 millions d’hectares à l’échelle mondiale), répartis entre production céréalière (2,23 millions ha), d’oléagineux (273 000 ha) et de protéagineux (315 000 ha). Pour ces trois types de cultures, la grande majorité des surfaces (81%) est situé dans les 10 premiers pays producteurs : France, Italie, Allemagne, Espagne, Roumanie, Autriche, Pologne, Suède, Lituanie et Danemark.

En 2017, la France s’est hissée en tête des pays producteurs européens : elle rassemble en 2018 plus de 510 000 ha soit près de 17,6% des surfaces de grandes cultures cultivées en bio dans l’UE.

Le blé tendre, épeautre compris, reste la céréale biologique la plus cultivée en Europe et représentent 20,9% des surfaces en grandes cultures.

Pour plus de détails, les chiffres 2019 de l’Agence Bio sur la bio dans l’Union Européenne.

 

 

   Enjeux et atouts des filières grandes cultures bio

L’enjeu de la filière grandes cultures bio est de répondre à une demande non satisfaite et en progression des consommateurs et des opérateurs : il faut continuer à encourager les conversions ! D’autant que l’on a une filière économique solide et structurée :

  • Des exploitations très diversifiées dans leur assolement avec des rotations longues, ce qui permet une meilleure résilience/adaptabilité du système de culture.
  • Des filières avec un marché physique et non spéculatif, et donc des prix beaucoup plus stables qu’en conventionnel.
  • Des fermes viables sur des surfaces plus petites en bio, permettant de répondre à l’enjeu installation-transmission.

Et surtout, face à une société qui demande une autre agriculture, les entreprises agricoles des filières bio permettent de répondre à l’attente citoyenne des consommateurs (enjeu de biodiversité, d’environnement, de santé) et donc d’être en adéquation avec la société de demain.

Guillaume Riou, polyculteur bio dans les Deux-Sèvres et président de la FNAB

Une demande en forte croissance

La demande grandes cultures bio en France dépasse la production, et elle est en hausse.

Une demande croissante des transformateurs

La mise en œuvre des grandes cultures par les transformateurs a augmenté, pour les meuniers comme pour les fabricants d’aliments du bétail (source FranceAgriMer) :

  • par les meuniers : +9 % pour le blé tendre
  • par les fabricants d’aliments du bétail (FAB) : 19%
    • céréales : +16 % de blé tendre, +24 % d’orge : +16 % de triticale.
    • protéagineux : +80 % de féverole, -8 % de pois.

Une consommation finale en hausse

  • Les « produits d’épicerie » sont consommés par 51 % des consommateurs bio, notamment les pâtes, le riz et autres céréales (par 34 % des consommateurs de produits bio).
  • La consommation bio pour les céréales, légumineuses et produits associés a presque doublé en un an : 38 % de consommateurs en 2016, vs 20 % en 2015. (source Agence Bio)

Ainsi la hausse de la consommation de produits bio contenant des céréales « tire » la production ; ainsi que, indirectement, la consommation de produits animaux bio, dont la production nécessite des grandes cultures pour nourrir les animaux : notamment les œufs bio, dont la filière est déjà bien développée, et le porc bio, dont la filière est en cours de développement.

Une filière qui importe

La France a importé environ 50 000 tonnes de blé meunier en 2019, et les importations sont estimées à 75 000 tonnes en 2019, les mauvaises récoltes liées aux aléas climatiques ayant contrecarré les hausses de surfaces.

Quelques chiffres sur le marché bio français de produits issus de grandes cultures

Source « CP Agence Bio : la bio change d’échelle en préservant ses fondamentaux » : téléchargeable ICI